CAGE à OISEAUX au 1/87éme ! 


 

(ou comment épater vos amis à bon compte)

    De temps en temps, nous autres modélistes fous, sommes saisis de l’envie de créer quelque chose de jamais vu, et qui, au premier abord, pourrait sembler impossible à réaliser sauf avec des moyens extraordinaires. Bien souvent, nous imaginons des solutions qui, une fois expérimentées “à l’établi” s’avèrent impraticables, ou donnent des résultats si peu satisfaisants, ou qui demandent tant de peine, que nous préférons y renoncer. Et puis parfois nous trouvons le “truc”, la solution inattendue qui nous permet d’aboutir, et alors quelle joie !

    Voici donc le “truc” qui nous permet de fabriquer « très artisanalement » des grilles très fines et régulières, et qui ne met pas en rage celui qui s’y essaye. Nous avons utilisé le système pour constituer au 1/87ème des grilles d’aération pour locomotives électriques ou diesel et des grilles de clôture, et puis nous avons créé aussi quelques grils à barbecue (6 barreaux, taille 3,5 x 3,5 mm). un hamac, un présentoir à cartes postales et des cages à oiseaux d’à peu près 6 x 6 x 5 mm tout à fait spectaculaires, avec des barreaux si fins qu’on peut voir les oiseaux au 1/87ème qui y sont enfermés. C’est cette dernière réalisation que nous allons utiliser comme exemple, parce que ce n’est pas plus difficile à faire qu’autre chose, et le résultat est vraiment spectaculaire.

Elles sont où ?

    Comme à notre habitude, nous utilisons des matières premières et des outils extrêmement communs, et dont voici la liste :

Matière première : fil électrique souple (multibrins) quelconque.

   Outils : un petit fer à souder - soudure à l'étain très fine (dite “électronique”, pas la grosse soudure à plomberie s.v.p.) — “eau à souder” ou graisse décapante Hampton — Scotch —une ou deux petites pinces plates — cutter — ciseaux.

    Pour commencer, il faut dénuder votre fil électrique pour en tirer les brins de fil de cuivre, ou de laiton, ou de Dieu sait quel métal étamé d’à peu près 2/10ème de mm de diamètre. Coupez-en des tronçons de 10 à 20 cm de longueur, détorsadez les pour les séparer. Vous en aurez besoin de beaucoup, parce que le système fait beaucoup de chutes.

    Les brins séparés que vous avez entre les mains sont évidemment tout tordus, il s’agit de les redresser. Le "truc" est bien connu, mais rappelons-le quand même : saisissez chaque brin par les deux bouts entre un étau et une pince, ou entre deux pinces, et étirez-le tout doucement, mais fermement. On sent le fil céder et s'allonger un peu. Si vous tirez trop fort, le fil casse, alors prudence. Parfois le fil refuse de se laisser étirer (c'est très rare, mais ça nous est arrivé avec du laiton en écheveau) : il a besoin d'être recuit ; il suffit de le chauffer fortement, presque jusqu'au rouge, sur la cuisinière à gaz. Méfiez-vous, si le fil est vraiment très fin, il va tout simplement brûler : laissez plutôt tomber ce fil-là et essayez-en un autre.

    Normalement, votre fil va donc se laisser étirer un peu (on dit qu’il est ductile). Lâchez un bout : ça y est, il est droit comme un i, sauf les bouts pris à la pince qui sont tordus, évidemment, et que vous couperez. Rangez vos tronçons droits en attendant la suite.

     Mettons que votre cage mesurera 6 x 5 mm à la base sur 5 mm de hauteur. Elle sera constituée de deux parties. La première [fig. 1 A] vous demandera 25 brins (un multiple de 3 plus 1) d’environ 30 à 40 mm de longueur (dont 16 mm utiles), plus 4 brins pour les transversales.

    Coupez donc vos 25 brins, que vous allez aligner côte à côte, bien serrés les uns contre les autres, sur un bout de carton raide. Les extrémités n’ont pas besoin d’être alignées, au contraire. Fixez la nappe ainsi constituée avec du Scotch, au deux bouts [fig. 2 a et b], en laissant au moins 20 à 25 mm libres au milieu.

    Maintenant vous allez souder les barres transversales [fig. 21]. Vous comprenez bien qu’il faut souder léger, léger, avec le minimum de soudure possible. Humectez les zones à souder avec un tout petit peu d’eau à souder et apportez un soupçon de soudure prise au bout de la panne du fer. La soudure va filer entre les tiges par capillarité, et prendre tout en bloc. Vérifiez que tous les barreaux sont soudés convenablement à la transversale, et surtout les deux extrêmes. Ça y est ? Vous avez soudé vos 4 barres ? Bon. Décollez le Scotch, retournez le panneau ainsi formé [fig. 3].

    Avec votre petite pince, saisissez le brin n° 2, dégagez-le d’entre ses voisins, renversez-le sans pitié et arrachez-le de la soudure en tirant dans le sens de la flèche tout en retenant la nappe du bout du doigt. Recommencez avec le brin n° 3, laissez le 4 en place, arrachez les 5 et 6, laissez le 7 etc. Voilà, maintenant vous avez une grille bien régulière de 5 mm de large, constituée de 9 jolis barreaux bien parallèles et bien droits. Avec de bons ciseaux, ou au cutter sur une surface dure, coupez ce qui est en trop aux deux bouts et ce qui dépasse des barres transversales, puis à l’aide de votre pince plate, pliez à 90 ° les deux panneaux des bouts pour obtenir un U comme le montre la figure I A.

    Maintenant, recommencez pour constituer 1 B. Cette fois, il vous faudra 31 brins (toujours un multiple de 3 plus 1), ce qui vous mènera à 6,2 mm avec des barreaux de 2/10ème ; en soudant les transversales aux intervalles de 5,2 mm (enfin, un poil plus que 5 mm) cela vous donnera un second U un chouïa plus grand que le premier, et ça tombe bien puisque vous allez encastrer l’un dans l’autre.

 

   

    Mettez tout ce que vous voulez dans la cage : un “fond”, un bol de graines pour les canaris (diamètre 1 mm, vous aurez du mal à y mettre des graines), un perchoir ou une balançoire, et surtout un ou deux jolis oiseaux. Fermez la cage en emboîtant les deux U ; deux minuscules points de soudure légers, légers, légers ! et hop ! C’est fini !

 

 

Variantes possibles !

    Si en plus vous avez fait une porte réellement ouvrante et un tambour à hamster qui tourne, vous êtes un as. Envoyez-nous donc des photos !

Texte et dessin de Michel VIERS

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