Au
Rail
Miniature
Castrais,
déjà, on n’a pas beaucoup de sous, et en plus, on veut être originaux.
Les bâtiments qui meublent notre réseau, nous voulions qu’ils aient un
caractère régional affirmé, et dans le commerce, on n’aurait rien trouvé
qui nous plaise à ce niveau-là. Donc nous avons fabriqué de nos mains
TOUS les bâtiments du réseau (sauf deux petits machins, et voyons si
vous trouverez lesquels en nous rendant visite), et TOUS sont bâtis à
partir d’un matériau simple d’emploi et peu coûteux : le CARTON-PLUME
(sauf deux, et voyons si...). Ce matériau-là se trouve dans les
bonnes papeteries en plaques de 100 x 65 ou 65 x 50 cm environ, et pour
un coût plutôt modeste. Il est parfois vendu sous le nom de “ Cadapac ”,
à l’usage des architectes, ou de Canson-plume quand il sort des usines
de cette entreprise. Avec une plaque de cette taille, vous avez de quoi
fabriquer un village entier au 1/87ème
.
Le carton-plume existe en diverses épaisseurs : 3 mm, 5 mm, 10 mm. Nous utilisons principalement le 5 mm pour les murs extérieurs, et parfois le 3 mm pour des cloisons. Ce matériau est constitué de deux feuilles de bristol blanc qui prennent en sandwich un remplissage de mousse de polyuréthanne. Résultat, c’est très léger, très facile à couper au cutter, et pourtant bien plat et bien rigide. En outre, il se laisse coller avec n’importe quel type de colle : vinylique (à bois), cellulosique, néoprène, cyanoacrylate... Que des qualités.
Nous avons découvert il y a bientôt vingt ans une
propriété de certains cartons-plume que nous avons mise à profit pour nous
faciliter la tâche, et que nous utilisons couramment : le PELAGE du
carton-plume ! Attention, tous les cartons-plume ne se pèlent pas, et à
vrai dire, les techniciens de la maison Canson eux-mêmes ignoraient cette
caractéristique (qu’ils n’avaient pas recherchée et dont en réalité ils
n’avaient rien à faire !) Le seul carton-plume facilement pelable à notre
connaissance est le
CANSON-PLUME “ Domino ”.
Il existe en plaques de 5 mm
d’épaisseur, et la mousse à l’intérieur est de couleur noire. À Castres,
l’annexe “ Beaux-Arts ” de La Maison du Peintre, entre la gare et le pont de
Grèle, en a toujours un petit stock.
Tout simplement pour mettre à nu la surface de mousse grâce à laquelle
nous allons faire des miracles.
Allez ! Passons à la pratique.
Découpons d’abord un rectangle de carton-plume de la bonne dimension [fig.]. Le découpage se fait au cutter, avec une lame bien affûtée (n’hésitez pas à la rafraîchir régulièrement), le long d’un réglet en fer. Attention au bout des doigts qui tiennent le réglet et qui dépasseraient : le cutter est sans pitié ! Veillez à tenir votre lame bien verticale pour obtenir des coupes perpendiculaires. Dans ce rectangle, découpons les ouvertures (portes, fenêtres...). Plus l’ouverture est petite, plus c’est délicat, parce qu’il faut éviter de prolonger les coupes au-delà des angles, et que la lame de cutter est parfois presque trop grande. N’oubliez pas que seule la partie extérieure a besoin d’être coupée très proprement. On peut toujours retailler au dos pour finir une coupe sans abîmer la façade. Dans cette ébauche, détourons maintenant la zone crépie en entamant seulement la première feuille de bristol pour la séparer des chaînages, du soubassement, des entourages de la porte et des fenêtres [fig.A2]. Ceci fait, Avec la pointe du cutter, soulevez un angle, décollez-le de la mousse puis tirez régulièrement pour peler la partie découpée. Voilà, la mousse est maintenant à nu, avec son aspect de crépi, mais pas la bonne couleur, évidemment. Nous aborderons la peinture un peu plus tard [fig.]On peut d’ores et déjà compléter l’habillage [fig. A3 bis] en plaquant l’embrasure des portes et fenêtres avec des bandes de bristol, en ajoutant des appuis de fenêtres, etc....
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À ce moment-là, il ne reste plus que la mousse du carton-plume, et c’est évidemment un peu plus fragile, mais pas tant que ça, finalement. Nous avons ainsi créé par exemple les tours rondes de notre château Cathare de 6 cm de diamètre.
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Avons-nous pensé à vous dire que la mousse se laisse aussi travailler à la lime douce, au papier de verre, ou avec les fraises des mini-perceuses ? Que des qualités, on vous dit ! Pour ce qui concerne la peinture, pas de problème non plus. Si l’aquarelle ne “ prend ” pas très bien sur la surface non pelée ni sur la mousse, la gouache, les peintures acryliques ou les “ petits pots ” de peintures pour modélistes font merveille. Nous utilisons surtout la peinture acrylique, très peu délayée, qui bouche les pores de la mousse et la renforce.Maintenant, à vous de jouer ! Et peut-être de découvrir des utilisations du carton-plume que nous n’avons pas imaginées ? Cela n’aurait rien d’impossible, vu l’intérêt du matériau. En tout cas, nous, on en est fous ! Texte et dessin de Michel VIERS |