Modulino de 60cm "Le Pont à Moutons" - par Prof.

Comme d'habitude chez moi, d'une histoire simple et courte je vais m'efforcer d'en faire une longue et compliquée, car POURQUOI FAIRE SIMPLE ?

Dès le projet défini, et la « norme » établie, j’ai eu envie de centrer mon Modulino sur un édifice remarquable sur lequel Alaintraintrain avait attiré notre attention : une passerelle enjambant feue la ligne Midi de Mazamet à Bédarieux près d’Olargues. Un coin que j’adore ! Ce passage supérieur que je prenais pour un béal (canal d’irrigation), j’en ai fait un premier modèle pour un petit diorama et puis un autre forumiste, 

Le Vigan, a publié un document datant de la construction qui montrait qu’il s’agissait d’un pont de 1,50 m de large, que j’ai donc dorénavant baptisé "pont à moutons". Quelqu’un a dit « moutons » ? 

 

Un second édifice me lançait un défi modélistique : une ruine étrange qui dresse depuis des décennies une arche fragile bien visible depuis la route qui plonge dans les gorges du Poussarou, près de Pardailhan (des noms comme ça, ça ne s’invente pas). Construite en schiste et quartz, elle intéressait le "cartonplumiste" que je suis devenu. Comme le pont à moutons d’Olargues s’appuie aussi sur un versant schisteux, c’est une sorte de défi qui se présentait à moi, dont les reliefs évoquaient toujours jusqu’ici le calcaire. En plus, mon copain LABANS allait travailler le granit. Bel échantillonnage ! 

J’ai alors crayonné (sur l’ordinateur) quelques schémas d’encombrement.

Et pour plus de sûreté, et pour me faire une idée visuelle 3D du résultat, j'ai rapidement bâti une maquette au 1/4 du futur Modulino

et utilisé cette image pour une simulation plus complète .

Il était temps de passer aux choses sérieuses. 
J’ai d’abord construit à part le pont, tout en carton-plume pelé et estampé, comme il se doit. Les observateurs attentifs remarqueront qu’en cours de route je suis passé d’un pont rectiligne à un pont en dos d’âne, pour ne pas monter trop haut vers l’arrière, ce qui m’aurait imposé des contorsions douloureuses pour rattraper l’interface, à quelques centimètres de là.

Puis j'ai collé les bandes de carton plus ou moins mises en forme destinées à former la base du relief "naturel" 

Je les ai recouvertes de feuilles papier essuie-tout trempées dans de la colle à bois 

Tout en réservant la plateforme qui recevrait la ruine de Rodomouls, au-dessus d'un mur de soutènement sculpté dans l'éternel c-p.

Pour varier les plaisirs, je me suis attaqué à la ruine
(j'ai peu pris de photos de la progression, désolé) 

Voici où j'en étais le 9 mai 2009 : 

Sur le Modulino, comme j'en ai l'habitude, j'ai d'abord tout recouvert de plusieurs couches de terre fine, d'une variété assez sombre ("bicose" schiste)

Une fois la couche sèche, j'ai commencé à ajouter des reliefs rocheux, mélange de plâtre, de colle à bois et de peinture acrylique couleur graphite, "sculptés" ou plutôt modelés au couteau de peintre.

A partir de juin, j'ai commencé à semer un peu de végétation çà et là, en utilisant plein de matériaux différents : flocages Woodland ou maison, fibres semées au Grassinator, touffes Chépuki (Busch ?) et à gravillonner les sentiers, etc. On n'est pas dans une contrée d'herbe grasse, le caillou est vite là, sous la mince épaisseur de terre.


 

Tout en travaillant sur la ruine, j’ai avancé petit à petit sur le reste du module.
Quelques arbustes et buissons dans la ruine.

 

Un peu d'eau dans la rigole.

Des barbelés pour maîtriser les moutons (j'ai entendu : "moutons" ?) 

Des piliers pour borner les rambardes.

Un très vieil arbre mort "au mitan de la nef ". C'est une racine séchée d'euphorbe.

J'ai enfin intégré la ruine dans le module, installé une rambarde sur le mur de soutènement. Ça commençait à prendre forme.

Dans les mois qui ont suivi, j'ai installé 60 cm de voie SMP juste un peu patinée, ballastée au sable du ruisseau d'en bas de chez moi tamisé.

J'ai aussi installé la rambarde en fer type 888 sur le pont, que j'avais dessinée et photodécoupée spécialement pour cet usage (pentes de 10% et 20%)

 

Et j'ai semé diverses fantaisies de-ci de-là 
Un maquedeau !

Un petit troupeau avec des moutons (des moutons, vraiment ?), mais pas que... On y voit aussi deux chèvres, un chien et... un sanglier. Souvenir d'un VRAI troupeau qu'on pouvait croiser il y a encore une vingtaine d'années dans la montagne Noire.

Quelques finitions : peinture noire en façade, flocage vert sur les rebords des interfaces


mon Modulino était fini et prêt pour le service.

   Sauf que... 
  Sauf qu'une petite animation secrète était prévue, que je n'ai pas pu faire fonctionner à RailEx sans savoir pourquoi...
 
   Ma ruine de Rodomouls m'avait pas mal intrigué, mais je n'ai pu obtenir aucune réponse catégorique quant à son rôle "de son vivant". Une auberge peut-être ? La carte de Cassini ne la mentionne pas, pas plus que le cadastre napoléonien. Bizarre. 
  Alors mon imagination s'est mise en marche, et j'ai voulu y voir un bâtiment au rôle obscur mais prestigieux. C'est là que fut dissimulé le trésor des Templiers. Ou alors celui des Cathares ? Mieux ! Le trésor commun de ces deux institutions ! Un petit coup de pouce à l'Histoire comme savait si bien faire Alexandre Dumas, et toc ! L'aventure des Templiers cathares était née. 
  Je tiens à dire qu'au moment où je rédigeais le doux délire destiné principalement à vous égayer, je n'avais ni lu ni vu le film "Da Vinci code". J'ai été fort indigné quand, alerté par la remarque de l'un des catarhiniens du forum, j'ai découvert que mon œuvre impérissable avait été honteusement pillée à des fins mercantiles. Heureusement, moi seul détenais le manuscrit de M. de Castelviers, et nous fûmes fort peu à en percer le secret. 

Décodé, on pouvait y lire ceci : 

  On voit que M. de Castelviers ne maniait très habilement ni la langue d'oïl ni la langue d'oc, dont il fabrique un piteux ragoût (mais quand on se nourrit de maquedeau rôti ou de bufaleau bouilli, on n'est pas très regardant sur la syntaxe). Enfin, mis en français moderne, on aboutit à quelque chose comme ceci : 

 
Près de Pardailhan en pays d’oc
Au lieu-dit Rodomouls tu chercheras
une bâtisse en pierres noires
Au chevalier barbu qui garde le lieu
dans une pièce à cinq ouvertures
tu montreras le milieu de la nef
et par trois fois tu diras le mot de passe : mimo
Alors il lèvera la lourde trappe en pierre
et ouvrira la crypte qui garde le trésor 

 
Muni de ce viatique, il eût suffi que vous me murmurassiez le mot de passe à l'oreille pour que j'ouvre la crypte, comme ceci :

A la suite de quoi, grâce à un ingénieux mécanisme,

   Telle la Vérité sortant toute nue du puits, le coffre serait remonté au niveau du sol, le couvercle se serait ouvert et vous auriez été récompensé de tous vos efforts.
(désolé, j'ai pas de photo en situation).
FIN FINALE

PS : n'ayant trouvé dans le commerce aucun sanglier à mon goût, je me le suis fait de toutes pièces.

Bon. C'est tout.
Texte & photos: Michel "Prof"

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